- défouler
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• 1958; d'apr. défoulement♦ Fam.1 ♦ (Choses) Permettre, favoriser chez (qqn) la libération de l'agressivité, des pulsions ordinairement réprimées. L'automobile « instrument à défouler les citadins emprisonnés » (Elle, 1958).2 ♦ (Personnes) SE DÉFOULERv. pron. Se libérer des contraintes, des tensions (⇒ décompenser); faire une dépense d'énergie vitale. Se défouler en faisant du sport. Se défouler sur qqch., qqn.⊗ CONTR. Contraindre (se).défouler (se)v. Pron. Se livrer à des actions sur lesquelles pouvait peser un interdit; libérer, dans une activité quelconque, une énergie bridée par ailleurs. Se défouler en faisant du sport.— Fam. S'épancher sans retenue.⇒DÉFOULER, verbe trans. et pronom.A.— PSYCHANAL. Défouler ses tendances, se défouler. Se soumettre au cours d'un traitement à une analyse de ses résistances jusque-là refoulées (cf. refoulement).B.— Usuel. Donner libre cours, à certains moments, à ses instincts habituellement refoulés.1. Emploi pronom. réfl. Se défouler. Se libérer, dans des activités diverses, des tensions, interdits et frustrations intérieurs. Se défouler entre les douze cordes d'un ring, se défouler au volant.— Se défouler sur, contre, au détriment de (une personne, une chose). Libérer sur elle ses tensions, son agressivité. Que les députés (...) longtemps contraints par la rigueur procédurière et notoire de M. Debré, (...) se soient en quelque sorte « défoulés » au détriment de M. Pompidou (J. Fauvet ds Le Monde, 20 avr. 1962).2. Emploi trans.a) [Par remplacement du réfl. par un attribut de la pers.] Défouler (une tendance, une idée, etc.) sur une personne, une chose. Se défouler, se libérer de cette tendance, idée, etc. en prenant comme exutoire cette personne ou cette chose. Il [Ch. Babut] défoulait sur ses héros le ressentiment accumulé en lui contre le catholicisme (MARROU, Connaiss. hist., 1954, p. 242).b) Emploi factitif. Défouler qqn. Lui donner l'occasion de se défouler. L'automobile en tant qu'instrument à défouler les citadins emprisonnés (J. Duché ds Elle, 31 mars 1958).Prononc. :[defule], (je me) défoule [deful]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 defuler « fouler aux pieds, maltraiter » (Roland, éd. J. Bédier, 2591) — 1611, COTGR.; encore recensé comme ,,vx`` ds Trév. 1752 et 1771 ainsi que ds Ac. Compl. 1842; 2. 1950 trans. psychanal. « libérer une tendance habituellement refoulée » (CHOISY, Psychanal., p. 44). 1 dér. de fouler; préf. dé-; 2 formé comme anton. de refouler. Bbg. QUEM. 2e s. t. 2 1971.défouler [defule] v. tr.ÉTYM. 1958; « maltraiter, opprimer », 1080; de 1. dé-, et fouler, d'après défoulement.❖♦ Fam. (Choses). Permettre, favoriser le défoulement de (qqn). || « Je voudrais voir un jour analyser l'automobile en tant qu'instrument à défouler les citadins emprisonnés » (Elle, 31 mars 1958).——————se défouler v. pron.♦ Donner libre cours à des impulsions ordinairement réprimées. Faire une dépense d'énergie vitale. || Se défouler en allant courir au bois.♦ Se défouler sur, contre, au détriment de (qqn, qqch.) : libérer sur (qqn, qqch.) son agressivité.0 Que les députés aient voulu se venger du référendum, qui crée chez eux un réel sentiment de frustration; que longtemps contraints par la rigueur procédurière et oratoire de M. Debré, ils se soient en quelque sorte « défoulés » au détriment de M. Pompidou (…)——————défoulé, ée p. p. adj.♦ (Personnes). Qui s'est défoulé.❖DÉR. Défouloir.
Encyclopédie Universelle. 2012.